Publié le 21 mai 2025.

 

Le détestable curé du Sépulcre au XVIIe siècle : Bartehemy Boydin.

 

Barthelemy Boydin est considéré par Louis Merle comme « une figure haute en couleur », mais qui est à mes yeux une personnalité détestable. Notre auteur a fait une étude sur ce triste sire dans le n° 22-23 (1973-1974) du bulletin de la « Société historique et archéologique Les Amis des Antiquités de Parthenay »

Barthelemy Boydin est le fils de Barthelemy et de Marie Pasquet. Son père était procureur au baillage de Gâtine et cette situation va lui permettre de cumuler les bénéfices ecclésiastiques.

En 1624, il est clerc tonsuré du diocèse de Poitiers. Il est ensuite vicaire de l’église du Sépulcre en 1627. On le trouve  chapelain de la chapelle Notre-Dame en l’église de Gourgé, et de la chapelle Saint-Jacques des Aymards en l’église du Sépulcre en 1626. Il reçoit le bénéfice de deux chapelles dans l’église Saint-Laurent en janvier 1629. Chapelain de la chapelle des Ogeards en l’église Saint-Laurent, 1634. Il célèbre les offices du sous-prieur de la Maison-Dieu en 1636. Dès cette époque, il se fait remarquer par sa violence, tant verbale que physique. Curé de Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux et du Sépulcre, 1645-1673. On le trouve aussi comme curé de Saint-Jean, titulaire des chapelles de la Trinité situées dans cette église en 1660. Il se prétend alors exempté de desservir ses chapelles par le pape, ce qui n’est pas sans surprendre l’archiprêtre. Cette même année 1660, il est aussi titulaire de la chapelle Sainte-Catherine en l’église Saint-Laurent et ne fait qu’en percevoir les revenus. Devient membre de la congrégation de la Bonne Mort entre 1662 et 1689. En 1665, on lui octroie les bénéfices de la chapelle de Saint-Denis desservie en l’église Sainte-Croix. En 1673, il cumule les bénéfices des cures du Sépulcre et de Parthenay-le-Vieux, de la chapelle Notre-Dame de Gourgé, de Saint-Sébastien dans cette même église, de Saint-Mathurin dans le cimetière de Gourgé, de Saint-Jacques dans l’église du Sépulcre, de la Trinité dans l’église Saint-Jean de Parthenay et de Saint-Blaise dans l’église Saint-Laurent. Il déclare alors résigner toutes ces chapellenies à Olivier Chaboceau, prêtre, et uniquement à lui. Barthélemy Boidin est surtout connu pour sa violence et sa vie dissolue. En 1653, lorsque l’archiprêtre effectue sa tournée, qu’elle n’est pas sa surprise de découvrir qu’une femme et des enfants habitent dans la maison de la cure. Le jeune homme qui lui ouvre a 18 ans : c’est le fils du curé et il a trois ou quatre frères et sœurs ! Barthélemy Boidin, 19 ans plus tôt, environ, avait ravi Marie-Jeanne Sabourin, dite Pont, femme de François Marzellé, parcheminier au faubourg Saint-Jacques, et obligé ce dernier à quitter la ville. Il aura d’autres femmes dans sa vie. Ses paroissiens n’osent pas se plaindre par crainte d’être battus ou d’être traînés devant un tribunal par vengeance. Trop pauvre pour pouvoir supporter des frais de justice, nul ne peut lui tenir tête. C’est ainsi que l’on trouve cette mention en 1660 : lesquels deux proces n’ont estés poursuyvis par la pauvreté des paroissiens. On trouve cependant mention de procès entre le curé et les paroissiens dès 1647. Face aux plus téméraires, Barthélemy Boidin multiplie les procédures et rend tous les témoignages irrecevables en soulignant le fait que les témoins sont parties prenantes dans d’autres affaires ou affiliés à l’un des plaignants. Notre homme s’empare allègrement des revenus de l’église et dispose de l’argent à son profit sans que les fabriciens puissent s’y opposer. Un jour, dans l’église, il casse le bâton de la croix en trois morceaux en frappant le nommé Mayo. Le 1er mars 1660, il ne se présente pas pour dire la messe et les paroissiens sont obligés de se rendre dans les autres églises. Cette même année, il perd enfin un procès contre ses propres paroissiens ; qu’importe, il fait appel et tente de faire traîner l’affaire. Tous les témoignages qui seront collectés jusque dans les années 1660, dresse un terrible portrait de ce curé. Voici ce qui est dit de lui dans une affaire judiciaire : Boidin est un homme dont les mœurs sont entierement corrompues. Il mene une vie scandaleuse. De notorieté de toute la province, il a depuis plus de trente ans une femme putain en sa maison dont il a eut plusieurs enfants et qui est encore en icelle avec une fille née de leur concubinage et que Boidin a mariee avec Pierre Dadu, lequel vit chez le dit Boidin depuis cinq a six ans. En 1665, il n’a pas de vicaire car il ne peut en souffrir.

Nous mettons ci-dessous la transcription faite par un chercheur et déposée aux Archives des Deux-Sèvres, concernant les visites de l’archidiacre. Ces documents ont également été étudiés par l’abbé Benoni Drochon qui a fait une publication en 1884 : « L'ancien archiprêtré de Parthenay; Visites des paroisses, 1598-1740 »

– Le vingtiesme jour d’aoust mil six cent cinquante trois, nous, archidiacre de Thouars, en l’église de Poitiers, faisant nostre visitte en archiprebstre de Partenay, suivant les intimations par nous anvoyees, nous serions transportes en l’eglise du Sepulchre assisté de noble home maistre René Esvet archiprebstre de Chaunay, ci-devant archidiacre dudit Thouars, et de messire Jean Mestais, curé de Sainct Laurent de Parthenay, au davant de l’eglise dudit Sepulchre, de laquelle ayant trouvé la porte fermée, aurions prié ledit Mestais de voir chez le viquère s’il y estoit, lequel n’ayant non plus trouvé que le curé, nous aurions hurté la porte duit curé, laquelle nous ayant esté ouverte, aurions demandé ou estoit les clefs de l’eglise. Se seroit comparu un grand garçon âgé de dix huit ans ou environ, qu’on a dit depuis estre le fils dudit curé et de Marie [blanc] femme de François Martelé descédé il i a environ vingt ans, en quoy que ce soit absent depuis ledit temps. Et aussi trouvasmes trois ou quatre ou filles ou enfans dudit age qu’on a dit comme dessus estre dudit curé et a la ditte Marie. Et estant entré en la chambre aurions trouvé ladite Marie faisant la lessive, à laquelle ayant demandé ou estoit monsieur le curé, nous auroit dit qu’il estoit à Paris. Et ayant congnu estre celle laquelle nous trouvasmes l’année derniere, en faisant nostre visitte, nous luy aurions dit qu’elle avoit grand tort de demeurer toujours dans le scandalle, qu’elle nous avoit promis de se retirer et de vivre à l’advenir en mieux que par le passé ; d’abandonner son peché scandalleux et qu’elle perdoit ledit curé et elle se perdoit elle mesme. Ledit jeune homme qu’on a dit se nommer Barthelemy ce mit en furie et nous menassa en disant diverses paroles insolentes, et que nous n’avions rien à voir dans la maison dudit curé, ne sur sa servante, que nous allassions dans l’eglise faire nostre visitte ; et que si ledit sieur curé estoit là qu’il empescheroit bien d’entrer dans sa maison ; et levant la main à diverses fois et nous menassant ; et mesme ladite servante nous disant que nous n’avions rten à voir sur ces actions, ce qui nous obligea, à cause du scandalle, de sortir. Et estant entrés en leglise, nous aurions fait nostre visitte, salué le St Sacrement en presence desdits sieurs Esvet et Mestais et Marcelin Andien, secrétain, et de Bernard Valadon, ci devant procureur de la fabrique, et autres Nicollas Davin et Brau. Et estant a visitté les fonds et sainctes huilles, ledit Bartelemy entra dans ladite esglise avec irreverances, et luy ayant ancor demandé s’il estoit vallet ou parant dudit curé et ou estoit le viquère, il nous dit que non, et qu’il ne scavoit ou estoit le viquère et qu’il n’estoit obligé de m’attandre ; et luy ayant demandé son nom, nous fit responce qu’il se nommoit Bacus et qu’il débmeroit par ci par la, et interogé si ledit Bartelemy estoit le vallet dudit curé ou son fils, nous fit response levant les espaules, qu’ils estoit fils de ladite Marie. Et nous auroient dit quelques habitans que les chanpis dudit curé luy servoist à dire la messe, et que le jour de Nouel, avoit au deux costé de l’autel son fils et fille ; qu’il estoit homme violan, processif et chiquaneur, et par ceste raison n’ont voulu signer le présent proces verbal. Et advenant le 21 aust, se seroit comparu en nostre logis ledit Valadon, lequel nous auroit dit qu’il estoit procureur de fabrique, et qu’il désiroit rendre les contes, lesquels ayant mis par ordre pour icelluy rendre audit curé, en présence desdits habitans, n’auroit voulu recepvoir ledit conte. Et estant derriere l’autel près d’aller célébrer la messe, et voulut obligea ledit Valadon de donner cent livres pour un viquere. Ledit Valadon luy ayant dit qu’il ne pouvoit le faire sans le consentement des habitans, il le menassa et luy dit qu’il s’en repentiroit ; et que l’on avoit accoustumé de dire matines et vespres et que a présent il ne s’y faisoit rien ; et que ledit curé n’assiste point les malades. Et ledit Valadon nous auroit requis commition pour rendre lesdits contes, laquelle luy aurions octroyé pour iceluy conte estre rendu par devan les sieurs curé des Sainct Laurent et Saincte Croix de Partenay. En présance dudit curé, si bon luy semble d’y assister et à son refus en présance des trois ou quatre des plus notables habitans.

– 29 octobre 1654. Nous nous sommes transportés dans l’eglise du St Sepulchre, juxte les murs de la ville de Parthenay, où après les cérémonies accoutumées, à l’issue de la premiere messe, nous avons visitté le St Sacrement qui est en bon estat et décement mis, et de là nous sommes allés aux fonds baptismaux, lesquels nous avons trouvé en bon estat, assisté du vénérable Mre Bartelemy Boesdin, pbtre, curé, recteur de la ditte église du Sepulchre et de St Pierre de Parthenay le Viel, deux églises parochialles distincts et séparée de temps immemorial jointes et unies ensemble. Et au son de la cloche se sont rassemblés les habittans de la paroisse ; entrautre sire Nicolas Sorin, lequel nous a dit enquis de la valleur de la fabrique dont il est fabriqueur, que cette fabrique vaut deux cent livres. Et enquis si les comtes s’en sont rendus, nous auroit dit que Bernard Valadon, Mre Charles Thibault, Jozeph Roulier, particuliers habitants de la paroisse et présents fabriqueurs de ladite paroisse, n’ont cy devant rendu les comtes de l’administration et gestion de ladite fabrique. Sur quoy nous avons ordonné à la diligence du présent fabriqueur qui est maintenant en charge, que les susdits Valadon, Thibault et Roulier rendent comte de la susditte fabriqué dans trois sepmaines, en présence des quatre plus notables habitans de ladite paroisse ou à fautte seront appelez par devant Mr l’Official de Poitiers, à leurs frais et despands de tout en présence de Mre François [Guille] pbtre curé de St Laon de Thouars adjoint de notre ditte visitte. Ledit Sorin présent fabriqueur a déclaré ne scavoir signer.

– 24 septembre 1659. Le sieur curé est absent pour ses vendanges, la visite a lieu en présence du sacristain Julien Baudet, et François Dubois, prêtre, et de Jean Senisson sacristain, déclarent que les ordonnances sont présentement observer. Cette fois, l’eglise est en ordre. Le St Sacrement dans un ciboire d’argent. Il y a deux calices également d’argent, des livres de chant, une fabrique valant 100 écus, mais dont les comptes ne se rendent pas regulierement. Les fonts sont dans l’ordre prescrit.

– 14 novembre 1659. Nous nous sommes transportés dans l’église du Sepulchre de Parthenay, laquelle nous aurions trouvé en assez bon etat, et enquis ou estoit le sieur curé, on nous auroit raporté qu’il seroit allé aux champs le matin. Entrés dans le presbytère nous aurions rencontré une femme avec cinq à six enfans de divers âges. Enquis de cette femme si elle estoit parente dudit sieur curé, nous auroit respondu que ouy. Enquis en quel degré, avoit resté sans responce et avec confusion, ce qui nous auroit obligé à luy demander à qui apartenoient ces enfans. Elle nous avoit advoué assez inopinément qu’ils estoient d’elle et du fait dudit sieur curé, ce qui nous auroit porté à luy faire une exortation charitable de l’énormitté de son peché. Sur quoy elle nous auroit tesmoigné qu’elle désiroit se retirer pourveu que ledit sieur curé luy voulust donner de quoy subvenir à la nourriture d’elle et ses enfans. Ensuite nous transportans dans l’eglise du Vieil Partenay nous aurions rencontre plusieurs personnes qui nous auroient fait de grandes plaintes de la vie dudit Boesdin curé susdit. Et comme nous les aurions priés de signer les plaintes, nous ont dit qu’ils l’apréhendoient trop et qu’il estoit extremement possessif et qu’il se vengerait d’eux par quelque procès. Estant arrivés à l’église dudit Partenay, nous n’avont trouvé ny curé ny vicquaire et qu’apres avoir fait sonner la cloche pour les appeler à notre visitte, aucun d’eux ne seroit venu, quoy qu’il y ait un corps à enterrer, ce qui a causé un grand scandal. Et enfin nous aurions trouvé l’eglise en asses mauvais ordre, ce que nous certifions ; et encore que plusieurs ecclesiastiques nous ont rapporté que ledit Boesdin prenoit tout le revenu de la fabrice dudit Partenay sans que ledit Boesdin en rendist aucun compte, et de plus le sieur curé de St Laurent dudit Partenay nous a dit avoir une information entre les mains contre les vie et mœurs dudit Boesdin.

– Le 28 octobre 1660, nous nous sommes transportés en l’église du Sepulchre de Parthenay à l’heure de midy et aurions nous mesme adverty messire Barthelemy Boidin, que nous ferions nostre visitte à l’heure de vespres. Lequel Boidin au lieu de nous recepvoir avec honneur comme il est dheu à son superieur, nous auroit insulté de parolles et dit qu’il ne nous reconnaissoit point pour tel. Et advenant lesdites deux heures, nous aurions transportés au devant de la ditte eglise, faisant ce que luy avions dit, assisté de Mre Jacob Mestais, curé de St Laurent, et de Mre Pierre Charpentier, curé de St Jean, et voullant procéder à nostre visitte et faire sonner la cloche, nous aurions trouvé la porte fermée, sans pouvoir trouver ni le curé, ni le sacristain, lesquels s’en seroist allés pour empescher l’assemblée des paroissiens ; lesquels n’auroist laissé de sy trouver avec affluence pour nous faire leurs plaintes contre ledit curé ; scavoir Louis Robin, maistre Jean Bernardeau ; Mathurin Sigouneau, Anthoine Hubelin, René Boucaut (Bousseau), Michot Audebrand, Jean Audebrand, Josias Roulier, Nicollas Rousseau, Louis Moreau. Et a l’instant ledit Robin nous avoit fait plainte que depuis quatorze ou quinze ans que ledit Boidin est curé, il n’a cessé de vexer et tourmenter ces paroissiens, soit par procès civil ou criminel, ont il y a heu plaincte et information par devant le S. Official, lesquels deux procès n’ont esté poursuyvit par la pauvreté des paroissiens. Et ledit Boidin veu la pauvreté des paroisseins, et pour oster au général de la paroisse de les poursuivre, se seroit sesy des titres de la fabrice et usurpte les trois cars et demy d’icelle à l’insceu desdits paroissiens. Et que depuis 27 ans, il a heu la nommée Janne Poublancs femme de François Marsellé, parcheminier, demeurant au bourg Sainct Jacques, dont ledit Boidin a heu plusieurs enfans, ce qui a obligé ledit Marsellé de quitter sa dictte femme, lors que ledit curé la détenois chez luy et jusques à présente. Et que depuis neuf années, la sepmaine de l’assention i auroit heu une fille malade âgée de douze ans, laquelle receut communion plusieurs fois, laquelle il ne voulut administrer soit de confession, soit de communion que pour l’extrême onction, et empesche son vicquère de assister la ditte fille. Lequel Robin fut obligé d’avoir recours aux frères capucins pour icelle confesser, de laquelle maladie elle décéda. Suit une très longue déclaration de Robin accusant le curé de s’être emparé en violation formelle d’un accord passé par devant notaire en l’assemblée de la paroisse d’un revenu annuel de cent sols appartenant à la fabrique sous le prétexte que le procureur ne lui payait pas quarante sols que depuis 32 ans les curés devaient percevoir. « Et ledit Robin asure que ledit curé a esté refusant despuis de venir quérir les corps des deffuncts suyvant la coustume, dont il a heu acte. Et aussi ledit Robin a esté prié par le nommé Joseph Port d’aller lever un acte chez le nommé Gaultier nottère, qui y auroit esté consenty six mois avant, en présance de René Boucaut, lequel acte parée qu’il a laissé mourir sans baptème le petit fils de Joseph Port ny ayant curé ne vicquere. Et qu’il auroit veu ledit curé revestu de tous les ornemens à célébrer la messe à la reserve de la chasuble laquelle il quitta sur l’autel, et s’en fut précipitament jurant arracher d’entre les mains su nommé Bourceau nottaire, l’acte de l’assamblée, qu’il ramporta dans l’eglise, dont il y a heu information. Et a veu ledit en mesme occasion d’assamblée à la porte de ladite eglise, revestu, quereller le nommé Mathurin Cigouneau jurant et blasphémant qu’il le batteroit, en y portant le poing au visage avec injures, et tant contre ledit Cigouneau qu’autres deffensseurs des interets de l’eglise ; Et veu, un jour de dimanche avant la transfiguration, s’estoient lesdits paroissiens assambles pour eslire un fabriqueur, le curé revestu comme desus vint pour empescher la ditte assemblée, jurant et voulant ne estre ny fabriqueur ni election, pour usurper le bien de la fabrice et en nomma un à sa dévotion, que les habitans  ne voulurent recepvoir, et leva la main pour fraper tant ledit Robin que ledit Jean Bernardeau. Mathurin Cigouneau, a present procureur de fabrice nous auroit dit que ledit curé auroit, apres avoir chanté à l’autel, le gloria in excelsis, quitte par deux divers dimanches l’autel, pour chasser ledit Cigouneau qui amassoit (quetait) pour la fabrique, avec violence, jusques hors le cœur, au scandalle des paroisseins, et renfermé les escuelles esquelles il amassoit pour la fabrique, et refuse audit Cigonneau la communion aux Pasques dernieres dans l’esprit de vindicte contre ledit Cigouneau à cause qu’il ne luy vouloit laisser usurper le bien de ladite fabrique ; et que le dit curé ne veut administrer lesdits paroisseins, ne quérir les corps morts pour les enterrer ; et qu’il a congnoissance que ledit curé a vesqueu despuis trente ans avec Jeanne Pont qu’il avoit estée a François Martellé, de lequelle ledit curé a heu plusieurs enfans ce qui obligea ledit Martellé à abandonner la païs, ne pouvant retirer sa famme d’avec ledit curé ; et que ledit Boisdin a esté ou fait ester un calice d’argent et une autre, par un viquaire qu’il avait extranger ; et l’avoit veu plusieurs fois quitter l’autel et aller interrompre les assemblées de la paroisses, leurs disant injures. Jean Audebran, paroissien et habitan de la dite paroisse dit que ledit sieur curé dans l’esglise habillé et donnant l’eau beniste, luy voulut donner de l’apsersouer par la teste, avec injures ; et qu’il a toujours heu la ditte Janne Pont qu’il a ravie dudit Marlette, de laquelle il a plusieurs enfans. Pierre Frouin, habitan de ladite paroisse, dit qu’il luy impropera plusieurs injures, sortant de l’autel ; et qu’il a toujours vescu avec la ditte Pont scandaleusement, et heu d’elle plusieurs enfans, et ravie au nommé Martelet son mary ; et que à diverses fois il a refusé d’administrer les sacremens à ses paroissiens, et mesme d’aller querir les corps décédés, et qu’il a voulu battre et excédé ledit Frouin ; et mesmement qu’il voulu battre de l’aspersouer le nommé Andebran. Jean Magné habitan de ladite paroisse nous a dit que le jour de Nouel ledit curé refus d’aller quérir le corps de Mad… Magnée ; et que le dimanche de l’assomption ledit curé, après l’introgit de la messe, au dominus vobiscum, voyant ledit Cigouneau l’escuelle a la main, il menassa ledit Sigouneau amassant pour la fabrique, et luy criant qu’il s’ostat de la, au scandalle du plubic (sic) ; et le dimanche cy après fit la mesme chose et sortit de l’autel, chassant ledit Cigouneau hors le cœur de l’esglise. François Rousseau, habitant de la ditte paroisse a dit que ledit sieur curé l’a chassé de l’esglise à cause du désordre et bruit que fait ledit curé dans l’eglise ; et a cougnoissance qu’il usurpe continuellement (effacé) de la fabrique, et scait qu’il a vescu très scandaleusement avec Janne Sabourin, ditte Pont, de laquelle il a heu plusieurs enfans et icelle estre audit Martellé son mary. René Boucaut, habitant de la paroisse dit que le dit curé a fait des prosnes qu’il ne feroit point de mortuaiges ; et qu’il a battu dans le ballet avec surplis ledit Boucaut ne voulant aller porter l’extrême onction à Marie Morillon ; et qu’il a veu sortir de l’esglise ledit curé en habits sacerdotaux, et dechirer entre les mains du nottaire l’acte d’assamblée des paroissiens ; et qu’il scait que ledit curé a osté Janne Sabourin au nommé Martellé avec laquelle il a vescu jusques à ce jour avec scandalle, ayant heu plusieurs enfans d’elle ; et que le landemain des Rameaux, il fit oster de la table ledit Boucaut ne luy voulant donner la communion au scandalle de tout le peuple ; et qu’il ne veut aller voir les malades ; et a dit au prosne que mesme la nuict il n’yroit baptiser aucuns enfans en péril, que les sages fammes le fissent si elles vouloist, et que pour les droicts curiaux il rançonne les habitans. Nicolas Rousseau, habitant ladite paroisse nous a dit que ledit curé, que faisant quelques vidimus des contrats pris dans le coffre qui est dans l’esglise près le crucifix en presence des sieurs Baillit, Piault et Allisson et de plusieurs habitans, pris ledit Rousseau par le né violement, le volant mectre hors de l’esglise ; et que il a veu ladite Janne Sabourin dans sa maison et qu’il y a des enfans ; et qu’il a veu que ledit curé dans l’esglise cassa le baston de la croix en trois sur le nommé Mayo. Josias Rouillié habitant de la ditte paroisse nous a dit que le premier dimanche de juillet, ledit Rouillié revenant de Poictiers et estant dans lesglise, ledit curé le menassa de ruynes et perdre tous les habitans, à cause qu’il avoist fait plainte a Monseigneur, tant de la vie scandaleuse qu’il mêne avec ladite Janne Sabourin, que d’avboir refusé d’aller quérir les corps décédés ; et qu’il a veu a diverses fois d’autres fammes chés ledit curé de mauvais lieu. Et les dis sous nommés ayant envoyé quérir le nommé maistre André Gaultier nottaire, pour signer à leur requestre, ne l’auroit voulu faire qu’en le favorisant d’un escu, bien qu’il luy aye offert sur la table trante sols, duquel offre nous avons donné acte audis desnoumés dans le présent procès verbal. C’est comparu Jean Thomas, habitant d’icelle paroisse, lequel nous a dit qu’il y a sept ou huit ans, il fut pour quérir ledit curé pour administrer René Thomas, son cousin, gisant malade, lequel ny voulut venir, et fut ledit jusques à deux autres fois sans qu’il y voulut venir et décéda ledit Thomas sans confession ny aucuns sacremens ; et qu’il scait que ledit curé a vescu scandaleusement  avec ledit Boisdin (sic pour Sabourin)qui fit abandonner audit mari icelle paroisse, lequel on n’a veu despuis. Le mesme jour Jacques Mayo habitant de la ditte paroisse lequel nous a dit que ledit curé, un dimanche dans l’esglise ledit Mayo lui demanda l’acte d’assamblée, lequel ledit curé avoit ravy, luy cassa le baston de la croix sur le corps, en trois ; et qu’il a vescu scandaleusement avec la ditte Sabourin. Antoyne Hubelin habitan de la ditte paroisse, lequel nous a dit qu’il y hat un an a la Sainct Luc derniere qu’il fut trouver ledit sieur curé à son logis, pour venir voir François Lebas son beau père, lequel estoit malade, et veut la dite Sabourin qu’il cougnoit par bruit commung vivre avec ledit curé scandaleusement et ouy dire qu’il a ostée à son mary et a plusieurs enfants d’elle, qui luy dit qu’il n’y estoit. Et le lendemain y estant retourné dit que ledit curé estoit malade, et que il fallut luy faire administrer les sacremens par le viquaire du sieur curé de Sainct Laurent, quoyque plusieurs le virent et rencontrèrent dans le bourg et que le jour de la Notre-Dame d’aout il luy plut chasser, ayant commancé la messe, le fabriqueur ; et à son prosne le jour des Rameaux dit plusieurs injures en chère à ses paroissiens, scandaleuse et atroces ; et menacé ledit Hubelin de le ruyner à cause qu’il defendoit contre luy les droits de l’esglise estant fabriqueur. Jean Bernaudeau, habitan de la ditte paroisse, lequel nous a dit que un jour, ledit curé faisant l’asperges, il porta l’aspersouer et en férit Audebrant habitan de la ditte paroisse, et a veu ledit sieur curé sortir de l’autel et aller prendre l’acte d’assemblée et l’oster de violance entre les mains de nottaire et que Jacques Mayo fut battu par ledit curé dans l’esglise du baston de la croix, lequel il cassa en deux ou trois lopins sur ledit Mayo ; et qu’estant dans l’esglise avec le sieur Baillif, Piaut et Allisson, il vit qu’il prit le nés dudit Rousseau en collere et le poussa voulant insinuer à la compaignie que ledit Rousseau le vouloit battre ; que le jour des Rameaux faisant son prosne à l’autel dit que quantitté de ses paroisseins estoist mechans, et qu’il refuseroit la communion et mesme la terre saincte ; et qu’il a veu la ditte Janne Sabourin dans sa maison avec des enfans qu’on dit estre de luy et d’elle.

– 29 octobre 1664. Le sacrement et les fonts sont en bon ordre. Le curé, toujours Bathelemy Boidin declara que l’eglise menace ruine, parce qu’elle n’a pas été recouverte depuis plus de dix ans. Il y a même du côté de lépitre une grande ouverture rendant perilleuse la célébration de la messe les jours de tempête. La fabrique a cependant de bons revenu, mais il est consommé par quelques particuliers habitans et quelque diligence et procès par devers le Sr Official ledit curé n’a peu faire remettre à ladite église tous les ornemens nécessaires pour le service divin ; ne n’a peu avoir de viquère, comme c’est la coutume, quoyqu’il ait obtenu diverses sentences et transactions passées entre lesdits habitans (Il ne pouvait souffrir de vicaire (Drochon).

 

Plan qui permet de localiser l'église disparue située sur le terrain des Bergeronnettes près d’Hyper U.

 

Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/

 

 

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