Publié sur Facebook le 13 novembre 2023.

 

« Deux-Sèvres remarquables » : Gâtine : La rue de la Vau-Saint-Jacques de Parthenay.

Dans son ouvrage, l’auteur écrit à propos de la rue de la Vau-Saint-Jacques : « C’est la principale artère commerçante que les bourgeois du XVe siècle, s’ils s’y aventuraient aujourd’hui, arpenteraient gaillardement » ! »
Voilà encore un raccourci déplorable et une phrase occulte ouverte à toutes sortes d’interprétations ! Comprenne qui pourra !
Si la Vau Saint-Jacques regroupait de nombreux tisserands, ce n’était pas pour autant la principale artère commerciale puisque les commerces étaient plutôt installés dans la partie haute de la ville. Il n’y avait pas que des tisserands, mais par contre, contrairement à ce qu’avait écrit Maurice Poignat, en aucun cas les métiers à tisser se trouvaient sur le sol des greniers carrelés des maisons. Si les greniers étaient carrelés, c’était pour préserver les céréales qui y étaient stockées à même le sol, notamment contre les rongeurs.
Les artisans devaient montrer leur travail pour contrer toutes fraudes. Ils travaillaient donc à la vue de tous. En outre, le tissage à la trame sèche, qu’utilisaient les tisserands, nécessitait un bon taux d’humidité de l’air pour éviter que le fil casse. C’est donc pour cela que les métiers étaient au rez-de-chaussée, le lieu le plus humide des maisons. Il y avait beaucoup d’autres métiers exercés à travers la ville, y compris dans la Vau Saint-Jacques : cordonniers, menuisiers, forgerons, taillandiers, couteliers, cloutiers, tanneurs, blanconniers, chaussetiers, couturiers, boisseliers, tonneliers, chapeliers, selliers, fileurs, cardeurs, tondeurs, pintiers (étain), poêlier, serrurier, tailleurs et marchands de toutes natures qui voyageaient beaucoup.
Je rappellerais que jusqu’au XIXe siècle, il ne se vendait aucune denrée dans les boutiques des diverses rues, et uniquement sur les places et les halles dédiées à cet effet et à des jours et horaires réglementés. Les fours des différentes seigneuries fonctionnaient par contre pratiquement tous les jours et au minimum deux fois par semaine.
Le dessin Eugène Sadoux représente une partie de la rue de la Vau Saint-Jacques au milieu du XIXe siècle. C’est la plus ancienne représentation connue de la rue. Elle est réalisée depuis le bas de la rue Férolle en direction du nord. La maison au centre est au carrefour avec la rue Parmentier.
Retrouvons la maison centrale pour illustrer les erreurs que peuvent comporter des illustrations anciennes. Ici, on attribue ce secteur au faubourg Saint-Paul, alors que l’on est bien dans la rue de la Vau-Saint-Jacques comme on peut s’en assurer avec la carte postale suivante.
Cette photo, dite d’avant 1889, est en réalité de 1890, et ce ne sont pas des tas d’immondices que l’on y voit mais des tas de terre en attente d’être évacués. En effet, cette année là, on construisit un nouvel aqueduc pour évacuer les eaux venant des parties hautes de la ville. Cela faisait plusieurs années que les riverains se plaignaient des débordements continuels de l’ancien aqueduc.
La maison centrale sera rasée en 1908 pour agrandir le carrefour.

 

 

 

 

Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/

 

 

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