Publié sur Facebook le 8 octobre 2023.

 

Une affaire d'adultère entre Pierre de la Vergne et Charlotte de France en 1472.

Dans le contexte de notre étude sur Secondigny, et en exploitant un dossier de notes et d’archives de l’historien Louis Merle, nous avons rencontré une note évoquant une affaire d’adultère concernant Pierre de la Vergne, qui aurait pu être le seigneur de la Vergne près de Secondigny. Rien ne l’atteste. Ce qui est remarquable une fois de plus, c’est que Louis Merle avait recopié les notes d’un autre historien, M. de la Fontenelle. Je préciserais ici que ce chercheur avait préparé un livre sur l’histoire de Parthenay qui n’est jamais paru et je suppose que Bélisaire Ledain s’en était servi pour la réalisation de son premier ouvrage sur l’histoire de Parthenay.
Je reviens à la note de Louis Merle. La copie de la copie m’intriguait et j’ai donc recherché la source originale. Une fois de plus, la copie de la copie divergeait de l’original. Il semble que M. de la Fontenelle ait remplacé « paillard » par « galant », une légère évolution des mœurs du XIXe siècle ?
Il est aussi à souligner que les deux dernières phrases n’avaient pas été retranscrites, ni celle commençant par « Cete desbauchée… ». Comme « d’habitude », c’est la femme qui est vilipendée, et l’on ignore une fois de plus que de nombreux hommes trompaient leur femme sans que l’on y ait à redire ! Seule la femme est victime "par sa mère"! de "complexion amoureuse" !
Voici la transcription de ce texte originel tiré du tome III de l’« Histoire generale de la France avec l’estat de l’Eglise et de l’Empire » par Scipion Dupleix, publié en 1634.
« En la mesme année de iuillet (1472) au arriva un notable accident au village de Romiers lez Dourdan appartenant au comte de Maulevrier, grand seneschal de Normandie, fils du brave Pierre de Brezé, seigneur de la Varenne, qui fut tué à la journée de Mont-le-Hery. Ce seigneur avoit espousé Charlote de France, fille naturelle de Charles VII & d’Agnès Sorel dite la belle Agnès ; tenant la complexion amoureuse de sa mère, elle s’abandonna à Pierre de la Vergne, gentil-homme poitevin, veneur du comte son mari. Cete desbauchée s’echauffant un jour dans sa lubricité se coucha avec son paillard pendant que son mari retournant de la chasse, se rafraichissoit en une autre chambre. Un serviteur fidele aiant adverti le comte de ce qui se passoit, à l’ignominie de sa maison, il se leva promptement & transporté de fureur, alla tuer de sa main & sa femme et son paillard ; &t après fit enterrer le corps de sa femme en l’abbaye de Coulons & celuy du galand dans un jardin. Il arrive rarement que l’adultere ne soit suivi d’homicide ou de la part du mari offensé ou en sa personne de la part des adulteres mesmes. Ce crime qui est des plus toléré & moins severement punis entre les Chrestiens, qui mettent le mariage entre les Sacremens de l’Eglise, est neanmoins l’ordinaire & plus illustre objet de la justice divine »

 

 

 

Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/

 

 

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