Publié le 4 avril 20253.
Les premières faïenceries de Parthenay, celles de François Bon
Si les faïences de Parthenay de la fin du XIXe siècle sont aujourd’hui connues et renommées, elles occultent les premières fabriques de faïences qui existaient au XVIIIe siècle. C’est François Bon, un marchant tanneur, qui créa la première manufacture au faubourg Saint-Paul de Parthenay, rue des Tanneurs, entre 1750 et 1760. Sa maison sera dite maison de la Faïencerie en 1764-1779. Il la déplace rue Saint-François en 1767 dans le logis de la Sablière. Les aménagements qui doivent se faire sont décrits dans le bail de l’époque que nous transcrivons ci-dessous. En 1766-1770, Jean Dain, tourneur en faïence originaire de Nevers, travaille pour M. Bon, maître manufacturier en fayance. Cela explique l’inspiration des faïences qui sont dites proches de celles produites par la manufacture de Nevers. L’argile utilisée aurait été prise à Boisseau (Châtillon-sur-Thouet). En 1782, l’inspecteur des manufactures déclare : On entreprit, il y a quelques années, d’établir à Parthenay une faïencerie qui ne reussit pas par le deffaut d’intelligence et de moyen de l’entrepreneur, car on y a trouvé de la terre propre. François Bon décèdera en 1783.
Le bail ci-dessous est fait en 1761 pour 9 ans par Charles Christofle Henry Guichard à François Bon et sa femme Magdelaine Ardouin, sans résiliation possible, commençant à Noël 1761, avec paiement du loyer à chaque fête de Saint-Michel, pour un montant de 250 livres.
Un grand corps de logis nommé le logis de la Sabliere audit seigneur Dorfeuille appartenant consistant en plusieurs chambres hautes et basses, cours, cuisines, caves, celliers, écurie, jardin, terrasse, cabinets, greniers et generallement ce qui en dépend […] et comme le dit sieur Bon et son espouse prennent ledit logis a ferme pour en jouïr et y etablir une manufacture de fayance, il leur sera permis de faire a leurs frais les bastices, constructions et arrengements necessaires et utilles à cette manufacture qui sont principalement de faire batir un four pour cuire les matieres de caillou et fayance a lusage de la dite manufacture dans la cour qui est a la suite du porche et principale porte dudit logis et ce dans lendroit le moins dommageable que faire se pourra, en observant de faire les contre murs nécessaires pour la conservation des murs aux quels ledit four sera adossé et contigus et pour prevenir tout inconvenient du feu. Il leur sera aussi permis de faire dans le jardin a coté du puy et toujours dans lendroit le moins dommageable les creux et fosses necessaires et convenables pour passer, détremper et préparer les terres et matieres destinées a la dite manufactures en observant egalement de faire a leurs frais les contre-murs et doublures que l’usage peut exiger en pareil cas et que l’experiance justifiera estre necessaire pour la conservation des murs dudit logis, et empescher que les eaux des dites fosses ne penetrent et n’endommagent les dits murs. […] Et comme il sera necessaire pour la construction du four de creuzer et enlever partie du pavé de la cour ou il sera placé et que pour pratiquer les fosses dont on vient de parler, il faudra egalement creuser et dégater la plate bande, ou par terre a chaque côté du puy et une partie des carrés de jardin qui regnent le long de la dite plate bande, il est entendu et expressement convenu que les arbrisseaux fruitiers et a fleurs qui occupent ladite platte bande et la bordure des carrés y contigues seront transplantés en autres endroits dudit jardin, et qu’à la fin du present bail, ladite cour, ainsi que la ditte platte bande et tous autres endroits dudit logis et dépendances, ou les preneurs auront fait quelques changemens, creux ou constructions pour leurs utilité, seront par eux comblés a plan et réparés et toutes choses remises au meme etat quils les auront trouvées en entrant en jouissance suivant et conformément aux constat et visitte des lieux que les parties en feront sous leurs seings privés. Etant aussi bien entendu que pendant le courant dudit bail et principalement lors de son expiration les preneurs devront netoyer ledit logis et ôter d’icelui toutes matieres et vuidanges incommodes, inutiles et impropres que la dite manufacture de fayance pourroit y occasionner et y avoir laissé ou occasionné. Comme aussi est entendu que les rouës, êchelettes, machines et autres ateliers necessaires a la dite fayancerie seront placés dans les endroits dudit logis qui seront les plus convenables et moins endommageables, en telles sortes que lexercice de ladite manufacture de fayance et commerce en dépendans ne pourront causer aucuns ebranlemens aux murs, aucunes surcharges et mouvemens extraordinaire dans les appartemens du second et troisieme etages, ni aucune autre espece de dommage notable audit logis et dépendances ; autrement et si le cas arrivoit le sieur bailleur se reserve toutes facultés et actions pour s’en plaindre ainsi que de droit et [ ] pour faire resilier le present bail selon la nature des fais et lexigence des cas.
Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/
Retour page précédente