« Fête de la lumière » à Parthenay.

Les médias évoquent diverses fêtes de la lumière et, à Parthenay, une polémique circule sur le choix fait par la municipalité en ce domaine, à l’occasion de Noël.
La première mention connue d’une illumination à Parthenay remonte au 20 septembre 1791, pour célébrer l’acceptation de l’acte constitutionnel du royaume, il est organisé un feu de joie et une illumination des bâtiments, mais il est interdit de tirer un seul coup de feu par crainte des accidents ! Une nouvelle illumination se déroule cette même année, le 16 octobre, avec la proclamation officielle de la Constitution sur l’actuelle place Picard avec « une illumination générale dans la ville et ses faux bourgs ». Ce principe est ainsi repris pour célébrer les grands évènements de la Révolution, sauf durant les heures sombres des pillages vendéens. Ces illuminations se poursuivent avec l’Empire et je donnerais le compte-rendu de la fête du 9 juin 1811 (orthographe de l’époque), à l’occasion de la naissance du roi de Rome, fils de Napoléon : « Le soir illumination et grand bal paré à l’hotel de ville […] durant le feu de joie des stances liriques analogues à la circonstance composées par un habitant de la commune ont aussy été chantées par un groupe de musiciens avec accompagnement. Elles ont été unanimement applaudies a près quoi d’abondantes distributions de comestibles et de boissons ont eu lieu en faveur du peuple, les denses et les amusements ont incontinent et se sont prolongés très avant dans la nuit à la réverbération des brillantes illuminations préparées a cet effet sur ce vaste et commode emplacement. Tous les edifices publics et la façade des maisons des habitans ont aussy été illuminés pendant la nuit. Le lendemain dix, après de nouvelles distributions faites aux pauvres et aux infirmes indigents, on s’est encore rendu sur la même place ou avoit été plantés des arbres de cocagne à la cime des quels etoient attachés quatre prix de differentes valeurs, les attelettes qui les ont remportés ont été publiquement couronnés par le maire de la ville. La, les plaisirs et les amusements ont encore recommencés et durés tout le jour. Le soir il y a eu illumination et grand bal paré a l’hotel de ville dont la salle etend elegament ornée d’emblême et de transparant allégorique entre lesées de guirlandes de fleurs. Les convives n’en sont sorties que le lendemain matin. Enfin la joie la plus vive et la plus pure a précidé à toutes les réjouissances ou l’on s’est facilement a perçu que les Parthenaisiens ont saisi avec empressement cette nouvelle occasion de manifester lamour qu’ils portent a leurs Auguste souverain ».
L’histoire locale est dès lors émaillée de fêtes avec illuminations.
Je prendrais l’exemple du 5 décembre 1830 avec la remise du drapeau à la nouvelle Garde nationale qui rassemble environ 500 hommes. L’arrêté du maire précise que « le cortège partira de la sous-préfecture à midi pour se rendre sur la promenade du Bourbelais ou se réunira la Garde nationale. Les habitants voudront bien faire balayer soigneusement les rues, notamment celles qui conduisent de l’horloge à la porte du Bourbelais. Ils sont en outre invités à illuminer la façade de leur maison selon leurs facultés et moyens ». Le lendemain, le maire décide que la promenade portera dorénavant pour appellation place du Drapeau, nom qui lui est resté.
En 1853 vont apparaître les lanternes vénitiennes et le 15 août 1861, pour la fête de l’empereur Napoléon III, la réception à la sous-préfecture est dite grandiose. Une partie de la population a accès aux jardins (actuelle place de la Mairie) pour « jouir de l’illumination en lanternes vénitiennes et verres de couleur qui donne à cette fête presque féérique un éclat et un prestige magnifique ».
En 1881, c’est l’illumination au gaz qui fait son apparition et en 1884, c’est au tour des « illuminations à giorno », aussi brillantes que la lumière du jour.
Pour la fête de la Saint-Jean du 24 juin 1902, l’illumination se fait avec 1 500 « lanternes unies, tricolores de toutes nuances à l’exclusion du bleu et de vert », ayant 13 cm de diamètre et 25 cm de haut. Les bougies devaient tenir trois heures. Cette même année, pour le 14 Juillet, on utilise 2 000 lanternes, du type de celles de la Saint-Jean, pour la place du Drapeau, et 400 autres pour les édifices, colorées en bleu, blanc et rouge.
En 1905, avec des générateurs indépendants, la fée électrique commence à briller à Parthenay. Ainsi, pour la fête des Cendres, Le Théâtre Vernassier donne plusieurs représentations sur une scène illuminée à l’électricité.
Le 3 août 1913, la fête du faubourg Saint-Jacques de déroule avec illuminations de la porte Saint-Jacques, du faubourg et de la rivière, feux de Bengale et « jets électriques ».
Le 30 juillet 1922, à l’occasion d’une grande fête organisée par la « Brême parthenaisienne », « Grande Fête de Nuit avec éclairage électrique de la place du Château, illumination des tours du château, concert de l’Union parthenaisienne, bataille de confettis, bal champêtre ». C’est alors une turbine au moulin du Château qui fournit l’électricité.
Le 27 septembre 1925, avec la mise en service du réseau électrique, la place du Drapeau et celle du Marché-couvert sont, pour la première fois, éclairées avec des lampes électriques. La mise sous tension se fait à 20 h 30 avec bataille de confettis.
C’est enfin en 1955, que le groupement des commerçants fait installer de grands sapins illuminés à travers la ville. Commencent alors les illuminations de Noël à Parthenay.
Pour illustrer mes propos, je remets la couverture de l’ouvrage de Philippe Boussion qui célèbre par ses photos les belles lumières de Parthenay.

 

 

 

Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/

 

 

Retour page précédente