Publié sur Facebook le 18 octobre 2023.

 

Les fêtes de charité et de bienfaisance, prémices des fêtes de la Pentecôte

Dans son ouvrage « Les fêtes de Pentecôte Parthenay, 1927-2022 », Jean-Claude Giraud met une photo en page 22 qui serait de 1931. D’autres sont assurément antérieures à la première fête de Pentecôte. C’est notamment le cas en page 11, photo du bas, en page 12, photo du haut, et en page 13. Les tenues vestimentaires des spectateurs le prouvent. D’autres photos sont douteuses.
La photo qu’il a publiée en page 22 est celle que je joins et qui provient du musée de Parthenay. L’élément clé qui prouve l’erreur est la présence de la pharmacie Cordier en arrière-plan. En ce lieu, nous sommes devant l’église Saint-Laurent, rue Louis-Aguillon. La pharmacie déménage en 1910 sur l’actuel rond-point Cordier à l’entrée de l’avenue du Général-de-Gaulle. Elle est donc antérieure à la première fête de Pentecôte de 1927.
L’auteur écrit : « Jusqu’en 1927, Parthenay n’accueillait pas de foire commerciale, contrairement aux villes voisine. Il existait bien depuis les années 1880 une foire des Cendres et une foire de l’Equinoxe mais ces deux fêtes étaient plus festives qu’économiques ». C’est un résumé on ne peut plus critiquable de la réalité. L’auteur balaie d’un revers de main la riche histoire commerciale et festive de Parthenay et de la Gâtine : fêtes religieuses, spectacles divers, assemblées, foires de la Saint-Pierre, de la Saint-Laurent ou de la Sainte-Croix jusqu’à la Révolution, fêtes laïques et variées à la Révolution sous diverses formes, puis fêtes sous les divers régimes jusqu’à la 3e République de 1870. Fêtes diverses, foires et comices se font dès lors de plus en fréquents. La liste est très longue !
L’auteur oublie la fête de la Saint-Jean qui était considérée comme la fête patronale traditionnelle de Parthenay en 1852, qui attirait les foules et qui déclinera avec la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1950. C’était aussi une assemblée où les patrons venaient louer les ouvriers qu’ils employaient durant l’été.
L’auteur écrit aussi que la foire des Cendres avait été créée dans les années 1880, alors qu’elle existait avant la Révolution, associée à un carnaval et une procession du bœuf-gras.
Que dire de ce qu’écrit un journaliste de la Revue de l’Ouest en 1858 : « les assemblée-balades, favorisées par un temps magnifique, se multiplient dans les environs de Parthenay. La jeunesse s’y rend en grand nombre ; les danses sont toujours très animées. Ces fêtes champêtres offrent le coup-d’œil le plus curieux »
Quant à la foire de l’Equinoxe qui aurait également été créée dans les années 1880, elle fut instaurée par le maire Robert Bigot et la première se déroula du 18 au 25 septembre 1949. Il y eu bien des fêtes qui se tenaient à cette période, notamment les comices agricoles dont le plus ancien connu est de 1840. Celui de 1881 était associé à une fête municipale, mais c’était exceptionnel. C’était aussi une période où des ouvriers offraient leurs services aux patrons.
Ajoutons encore que le principe de la cavalcade de la Pentecôte existait auparavant sous la forme des défilés des fêtes de bienfaisance ou de charité et ce dès 1894.
Trois défilés pourraient correspondre aux photos indûment attribuées à des cavalcades de Pentecôte, ceux de 1904, 1905 et 1906. C’est surtout à cette dernière année qu’il faut s’intéresser en consultant la composition du défilé car on y trouve le premier char de la Belle Fille de Parthenay. Il est indiqué qu’il est entouré de chanteurs qui, sur tout le parcours, chanteront la célèbre chanson : "A Parthenay, il y avait une tant belle Fille". C’était la première fois que cette chanson était citée dans un journal de Parthenay et c’est la photo de ce char qui se trouve en page 12 de l’ouvrage de Jean-Claude Giraud. Le cortège de la cavalcade a pour thème les vieilles chansons populaires et il se compose ainsi : « Héraut d’armes et Trompettes, Dans les Gardes Françaises, La Boulangère à des écus, Au clair de la lune, Le roi d’Yvelot, La mère Bontemps, Compère Guilleri, Sur le pont d’Avignon, Malb’roug s’en va t’en guerre, Nous n’irons plus au bois, Chanson de la Mariée, A mon beau château, Cadet Roussel, Il était une bergère, A dada, hue dada, Chanson des Gorets, Bon voyage M. Dumollet, Dodo, l’enfant do, J’ai du bon tabac, Mistenflûte, Le roi Dagobert, Savez-vous planter des Choux, Jeunesse Parthenaisienne, Qu’est ce qui passe ici si tard, Gentils coquelicots, A Parthenay il y avait ; Quêteurs à cheval, quêteuses, bouquetières, quêteurs à pieds ».
Quant aux cavaliers de la photo, ils pourraient illustrer les premiers thèmes.

 

 

Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/

 

 

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