Publié sur Facebook le 14 avril 20234.

 

La commune de Parthenay n’a plus les moyens financiers de conserver son patrimoine !


A l’occasion d’une visite de cette ville pour des amis, j’ai pu mesurer l’ampleur du problème qui est particulièrement inquiétant. La passerelle d’accès au château est condamnée et il n’est plus visitable, l’église Sainte-Croix est fermée, quant à l’église Saint-Pierre, elle est sensée ouvrir prochainement mais vu l’état extérieur de l’édifice, on peut en douter. Un riverain m’a dit que ce serait uniquement en juillet et août, et rien n’indique sur la porte qu’elle est actuellement inaccessible au public. Au contraire, il y a un « pousser pour ouvrir » qui est dangereux pour les poignets des visiteurs imprudents ! Certes, des monuments parthenaisiens ont été dégagés de l’invasion végétale, mais c’est une goutte d’eau dans l’immensité de ce qui doit être fait. Ce sont déjà des millions d’euros qui sont nécessaires pour la restauration des édifices et si l’on précise que pour toute intervention sur un monument historique, notamment pour enlever la végétation, il faut affronter les complexes méandres de l’administration, les délais sont tels que les dégradations se poursuivent et les coûts explosent.
L’église de Parthenay-le-Vieux est envahie par la végétation comme en témoignent les photos jointes. On a de la pelouse sur les toitures ; du lierre est en train d’envahir le sommet de piliers et des portions de toiture. Le temps qu’une action soit entreprise pour enlever la végétation, des dégâts risquent d’avoir lieu avec des coûts complémentaires. Si on peut trouver bucolique les giroflées fleurissant sur la façade, on peut aussi imaginer les dégâts qui commencent à se faire au niveau de leurs racines.
Lors de cette visite de la ville, nous avons emprunté la rue Louis-Aguillon, celle qui autrefois était la « Grande Rue », une rue fastueuse et animée, et aujourd’hui d’une grande misère. Un propriétaire n’a pas le droit de supprimer la devanture d’un magasin lorsque la maison devient une simple habitation. Résultat, des devantures qui se délabrent.
Il a fallu que je rivalise d’ingéniosité pour donner un côté positif à cette visite et, heureusement, je l’ai terminée par la rue de la Vau-Saint-Jacques et le musée ; et, heureusement, c’était un vendredi, car le WE, le musée est fermé. Il n’ouvre qu’en semaine… (mais il va bientôt ouvrir le WE). En revanche, j’ai eu le regret de découvrir que le dernier vestige des galeries en bois qui se trouvaient à l’arrière des maisons, notamment au Moyen Âge, a été détruit lors d’un ravalement de façade. Il n’en reste donc que la photo (jointe) que j’avais mise dans mon ouvrage sur la Vau Saint-Jacques (page 107). C’était dans la partie basse de la rue, au fond de l’impasse. Il resterait peut-être une autre galerie dans ce qui fut l’auberge puis la caserne du Cerf, mais je l’ai visité voilà 35 ans.
Pour en revenir à la préservation du patrimoine, les monuments de Parthenay paient le laxisme des élus du XXIe siècle. Plus le temps passe, plus l’attentisme engendre des coûts qui deviennent exorbitants et hors de portés des finances municipales. Que va-t-il donc arriver au patrimoine parthenaisien ? Que vont penser les touristes, priver de l’intérieur des édifices que leurs ventent les guides touristiques ? Et que dire de la disparition de la foire exposition (mais la cavalcade est provisoirement sauvée) et du festival de Bouche à oreilles qui n'aura pas lieu cet été ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Albéric Verdon : https://gatine-parthenay.fr/

 

 

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