Le Nombril de Lumière

 

4^e de couverture.

 

Tandis que Goscelin attend l’arrivée d’Aliénor, la fée Vauvert se décide enfin à lui révéler sa véritable nature. Rien n’arrête cette dernière pour appliquer jusqu’au bout sa stratégie d’installation d’un nouveau roi. De son côté, Cylabert, abasourdi par l’ampleur des connaissances qu’il acquiert, prend peu à peu conscience de son rôle en Gastine. La rivalité des sœurs ne connaît alors plus de limites : meurtres, trahisons, combats épiques, résurrection, sacrifices, appel aux Dieux… et la véritable nature du pays Gastes se révèle enfin : la renaissance de la Gastine passe par un terrible secret de femme lui-même rattaché aux origines des Gastes.

 

Extrait

 

Là bas, dans le lointain, tous observent un immense rougeoiement qui s’élève dans le ciel. Aliénor et Gerberge découvrent bientôt à leur tour le triste tableau, chacune un bébé dans leurs bras. Le visage de Vauvert, devenu bien sombre, s’exclame d’une voix triste :

- Le Nombril des Ténèbres ! Elle a osé ouvrir le Nombril des Ténèbres ! C’était donc pour cela qu’elle ne donnait plus signe de vie. Elle attendait, tapie dans son antre, l’occasion de déployer l’un des plus grands maléfices qu’elle gouverne… Un jour de pleine lune ! Mais j’enrage ! Qui sait quelles bêtes infâmes vont se répandre sur ce pays ! La nuit des Messagers des Ombres commence, annonçant celle des Gardiens Incandescents…

 

Début du roman

 

Comme chaque matin, Aliénor s’est portée au sommet de la tour qui hébergea si longtemps Goscelin. Elle regarde vers l’ouest et se laisse envahir par la douceur de ses pensées.

« La hâte de revoir et d’entendre mon père m’embrume l’esprit ! Qu’il revienne vite, qu’il me donne de tes nouvelles ; mais surtout, qu’il me rassure ! Je n’oserais jamais te l’avouer, mais j’ai parfois de la haine, même envers toi. En fait, c’est simplement parce que j’ai peur de l’avenir. De mauvaises pensées se bousculent dans ma tête et cela fait trop longtemps que nous sommes séparés… Il y a trop de beaux garçons ici, trop de beaux visages, trop de jolis regards d’envie, trop de sourires équivoques et trop de sous-entendus… Bref, trop de tentations ! C’est peut-être une réflexion abrupte, mais j’ai peur de faillir ! Le pire, c’est que je sais qu’il pourrait arriver la même chose dans ton fief ! Mère me rassure, certes, mais cela ne suffit plus. Paradoxalement, je n’ai même plus envie d’écouter les conseils d’Emmeride. Même elle, parfois, je la hais ! J’espérais une vie sereine, j’avais trouvé un beau prince, et qui plus est, charmant, mais je découvre que notre histoire n’est pas une longue marche silencieuse dans la pénombre… ; que notre amour n’est qu’un fleuve qui se heurte continuellement aux embûches d’un chaos monstrueux… Si seulement je pouvais croire que, plus loin, tout redeviendra calme ! Désormais, je me demande chaque jour ce que sera notre avenir. Je suis soucieuse, préoccupée… si tu savais ce que je dois admettre ! »

À Partenais, le comte du Poitou, Henry, Hugues de Lusignan et leurs hommes, se préparent à quitter les lieux pour Lusignan et Poitiers. Les chevaux sont nerveux, probablement à cause de l’odeur acre qui flotte encore sur l’endroit, exaltés par la fraîcheur matinale, et le souvenir du combat de la veille.

- J’ai réfléchi à ce que je t’ai dit cette nuit, déclare Guillaume à Goscelin. Je ferai en sorte qu’Aliénor te rejoigne d’ici une bonne semaine. D’autre part, même si j’ai constaté que ta mesnie est déjà importante, je vais prendre des dispositions pour que tu reçoives de nouveaux serfs. La main d’œuvre ne manque pas en Poitou et ces terres à défricher sont susceptibles d’attirer de solides gaillards prêts à dépenser toute leur énergie pour réussir !

- Merci beaucoup, messire, de faciliter ainsi le développement de ce pays, mais je peux vous assurer qu’il me tarde surtout d’être une semaine plus vieux !

- Oh ! je n’en doute pas !

À cet instant, Goscelin se tourne vers Henry :

- Prends bien soin d’Aliénor, mon ami. Je vais maintenant vous attendre tous les deux avec une très grande impatiente !

- Sois tranquille, je veillerai sur elle avec le plus grand soin, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle apprécie de venir s’installer en Gastine. Je lui conterai ce beau pays.

- Je te fais confiance pour cela. Allez, bon voyage Henry !

 

Résumé

 

Vauvert se révèle enfin, manipulant Goscelin, allant jusqu’à assouvir ses plus bas désirs. Meurtres et trahisons bouleversent le quotidien du chevalier et de vieilles amitiés se brisent lorsque Bastelonne abat de nouvelles cartes de ses manœuvres séculaires. La nature fantastique de la Gastine se révèle à travers l’histoire des sœurs et d’un certain Gastyque. Tout doit se jouer par des naissances, mais elles offrent à Bastelonne l’occasion d’ouvrir le Nombril des Ténèbres. Dès lors, l’homme n’a plus de place dans un combat conduit par les Forces du Mal-Mauche, que seul une lumière divine parvient à vaincre. Un Nombril pour un Nombril tandis que deux druides persistent à rester dans l’ombre, gardien du souvenir des Compagnons d’Agnaguis.